Histoires et légendesLa légende de la forêt de ScissyAu temps des Gaulois, le mont Saint-Michel de même que le rocher de Tombelaine voisin s'élevaient, prétend la légende, "au milieu de la forêt de Saint-Pair-sur-Mer, car à cette époque, le rivage englobait Chausey, à plus de 48 kilomètres de distance".
D'après cette légende, le niveau du sol environnant se serait progressivement affaissé, engloutissant la forêt de Scissy à partir du IIIe siècle.
Selon un manuscrit du XVe siècle, la marée d'équinoxe de 709, particulièrement violente, aurait porté le coup de grâce à la forêt.
Les études scientifiques menées par le Centre de Recherche Archéologique d'Aleth et le Centre de Documentation des Historiens Locaux de Gévezé ont aujourd'hui démontré que l'existence de la forêt de Scissy relève du mythe.
Le Loup et l'âneAvant même de devenir le Mont Saint Michel, le Mont Tombe accueillait des moines qui vivaient là en ermites.
Ces moines étaient nourris grâce à la générosité d'un prêtre d'un village proche qui leur envoyait son âne, chargé de provisions.
Mais un jour que l'âne accomplissait sa tâche, il fut surpris par un loup qui l'attaqua, et le tua.
Au bout de quelques temps, les moines allaient périr de faim et s'en remirent à Dieu qui leur envoya, pour toute réponse à leurs prières, le loup.
Les moines comprirent alors ce qui s'était passé et ordonnèrent au loup de remplacer le pauvre âne.
C'est ainsi que le loup termina sa vie, portant aux moines leurs provisions, et choyé par tous les habitants de la baie.
Saint-Michel et le DiableSatan venait de terminer la construction du Mont et, sûr d'avoir accompli là une oeuvre inégalable, il mit au défi Saint Michel de parvenir à construire une oeuvre aussi spectaculaire. L'Archange se rendit alors au Mont Dol et, en une seule nuit, il bâti un immense palais de cristal, pur et magnifique.
Le Diable furieux voulut alors détruire le Mont, mais l'archange Saint-Michel lui proposa d'échanger leurs oeuvres, et le Diable s'empressa d'accepter. Mais il comprit rapidement comment l'Archange venait de le berner.
Les remparts du palais n'étaient pas d'un pur cristal, mais tout bonnement de glace, une glace qui fondait au fur et à mesure de la montée du soleil dans le ciel...
Le Diable tenta alors de tuer l'Archange et, souvenir de leur bataille, les griffes du Diable restent à jamais inscrites dans le Mont Dol. Saint-Michel parvint à remporter la victoire, il projeta le Démon au bas du Mont Dol et ouvrit d'un coup d'épée une faille dans laquelle il fut aussitôt englouti.
L'Archange et l'EvêqueDans la nuit du 16 octobre 708, l'évêque Aubert d'Avranches est visité par l'archange Saint-Michel qui lui ordonne d'édifier un oratoire au sommet du Mont Tombe.
Au matin, cependant, l'évêque doute de la réalité de cette visite, et n'obéit pas...
L'archange Saint Michel viendra par trois fois visiter Aubert.
Mais l''évêque, toujours en proie au doute, lui demandera à la fin une preuve de son apparition.
Pour toute réponse, l'Archange posera son doigt sur le crâne de Saint Aubert.
A son réveil, l'évêque constatera qu'à l'endroit où l'Archange l'a touché, son crâne a un trou... Il le conservera toute sa vie.
Depuis cette date, l'archange Saint Michel est considéré comme le saint tutélaire de la Normandie.
Quant à l'église Saint Gervais d’Avranches, elle conserve la relique du crâne de Saint Aubert, avec son trou là où le doigt de Saint Michel l’avait touché.
Des oratoires à l'abbayeOn érigea tout d'abord une collégiale sur le Mont Saint Michel aux IXe et Xe siècles, mais c'est en 966 que l'on bâtit une abbaye bénédictine.
Des guerriers bretons ayant incendié le Mont-Saint-Michel en 1204, le roi Philippe Auguste gratifia le monastère d’une importante somme d’argent destinée à sa réfection.
Reconstruit dans le style architectural normand, avec tailloirs des chapiteaux circulaires, écoinçons en pierre de Caen, motifs végétaux, etc., le cloître de la Merveille est achevé en 1228.
La guerre de cent ans En 1356, les Anglais prennent Tombelaine et commence le siège de l'abbaye.
Peu de temps après, Bertrand du Guesclin est nommé capitaine de la garnison du Mont et remporte plusieurs victoires qui permettent d'écarter la menace anglaise pour plusieurs années.
En 1386, Pierre le Roy est élu abbé et ordonne la construction de la tour Perrine, de la tour des Corbins et du Châtelet afin de défendre l'entrée du monastère.
Après la bataille d'Azincourt, le nouvel abbé, Robert Jolivet, fait construire un rempart pour protéger la ville, ainsi qu'une citerne pour alimenter le Mont en eau douce.
La Révolution française Les bénédictins quitteront le Mont Saint Michel en 1791, sous la Révolution, et l'abbaye deviendra alors une prison où seront incarcérés, dès 1793, plus de 300 prêtres réfractaires.
Le Mont Saint Michel restera une prison près de cent ans, jusqu'à ce que des intellectuels, dont Victor Hugo, dénoncent l’abbaye-prison qui sera fermée par décret impérial en 1863.
Le retour à la vie religieuse C'est à l'occasion d'une restauration du monument orchestrée par Viollet-le-Duc que sera érigée sur l'abbaye, en 1896, une flèche qui s'élève à plus de 170 mètres au dessus du niveau de la mer.
La destination religieuse du Mont Saint Michel fût rétablie en 1966 par le retour de quelques moines bénédictins.
Mais depuis 2003, ce sont les Fraternités monastiques de Jérusalem, venues de l’église Saint-Gervais de Paris qui assurent une présence religieuse sur le Mont.
la description du Mont St MichelLe Mont-Saint-Michel est une commune française située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie qui tire son nom d’un îlot rocheux consacré à saint Michel où s’élève aujourd’hui l’abbaye du Mont-Saint-Michel.
L’architecture du Mont-Saint-Michel et sa baie en font le site touristique le plus fréquenté de Normandie et le deuxième de France (après l'Île-de-France) avec plus de 3 000 000 de visiteurs chaque année (3 250 000 en 2006).
Une statue de saint Michel placée au sommet de l’église abbatiale culmine à 170 mètres au-dessus du rivage.
Élément majeur, l'abbaye et ses dépendances sont classées au titre des monuments historiques par la liste de 1862 (60 autres constructions étant protégées par la suite) ; la commune et la baie figurant depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
En 2009, la commune comptait 44 habitants.
Ses habitants sont appelés les Montois.
Les Fraternités monastiques de Jérusalem sont présentes depuis 2001 au Mont, ce qui fait resurgir son caractère religieux.
Géographie Le rocherVue aérienne du mont Saint-MichelLe mont Saint-Michel est un îlot rocheux granitique situé à l’est de l’embouchure du fleuve du Couesnon, rocher sur lequel a été construit un sanctuaire en l’honneur de l’archange saint Michel à partir de 709.
Antérieurement à cette date, il fut connu comme le « mont Tombe ».
Pendant tout le Moyen Âge, il fut couramment appelé « mont Saint-Michel au péril de la mer » (Mons Sancti Michaeli in periculo mari).
Le rocher ne représente qu’une petite partie de la commune qui s’étend aussi sur la digue et plusieurs dizaines d’hectares de polders.
La partie essentielle du rocher est couverte par l’emprise au sol de l’abbaye du Mont-Saint-Michel et de son domaine.
Le mont Saint-Michel, situé à 48°38'10" de latitude nord et à 1°30'40" de longitude ouest, baigne dans la baie du mont Saint-Michel, ouverte sur la Manche.
L’îlot est une excroissance granitique d’environ 960 mètres de circonférence, qui atteint 92 mètres d’altitude et offre une superficie émergée d’environ 7 ha, au-dessus de laquelle s’élève l’abbaye.
Cet îlot s’élève dans une grande plaine sablonneuse.
En 1846, Édouard Le Héricher le décrivait ainsi : « Le Mont Saint-Michel apparaît comme une montagne circulaire qui semble s’affaisser sous la pyramide monumentale qui la couronne.
On voudrait prolonger sa cime en une flèche aiguë qui monterait vers le ciel (la flèche actuelle ne date que de 1899), dominant son dais de brouillards ou se perdant dans une pure et chaude lumière.
De vastes solitudes l’environnent, celle de la grève ou celle de la mer, encadrées dans de lointaines rives verdoyantes ou noires. »
Changement de régionLe mont Saint-Michel vu par le satellite Spot.Le Mont était rattaché depuis l'époque de Charlemagne au diocèse d'Avranches, en Neustrie.
En 867, le traité de Compiègne attribua l'Avranchin à la Bretagne : c'était le début de la période "bretonne" du mont Saint-Michel.
L'Avranchin, tout comme le Cotentin ne faisaient pas partie du territoire concédé à Rollon lors de l'établissement des Normands en 911 - le mont Saint-Michel restait provisoirement breton.
Il l'était encore en 933 lorsque Guillaume Ier de Normandie récupéra l'Avranchin : la frontière était alors fixée à la Sélune, fleuve côtier qui se jetait à l'est du Mont.
Quelques décennies plus tard, en 1009, la frontière sud de l'Avranchin (et, partant, de la Normandie) fut déplacée jusqu'au Couesnon, fleuve côtier dont l'embouchure marqua pendant des siècles la limite officielle entre la Normandie et la Bretagne (bien avant d'être remplacée par une frontière topographique fixe).
L'histoire et la légende se brouillent à cette date.
Les textes de l'époque ne précisent pas le sort du mont Saint-Michel (ni sa localisation par rapport au Couesnon), mais son rattachement à la Normandie est attesté quelques décennies plus tard, et il est déjà effectif lorsque Guy de Thouars incendie le Mont en avril 1204.
Or, une légende affirme que le Couesnon, lors d'une de ses fréquentes divagations, se serait mis à déboucher à l’ouest du Mont, faisant ainsi passer ce dernier en Normandie.
Si cette légende est exacte, le Mont aurait été situé à l'ouest du Couesnon en 1009 et la divagation du Couesnon se situerait quelques décennies plus tard.
Si elle est fausse, le Couesnon se jetait déjà à l'ouest du mont Saint-Michel en 1009.
Quoi qu'il en soit, le mont Saint-Michel aura été breton de 867 à 1009 ou, dans le cas où la légende du basculement du Couesnon soit exacte, de 867 aux environs de 1050 - c'est-à-dire un peu plus d'un siècle. Depuis lors, le mont Saint-Michel est considéré normand.
La frontière officielle entre la Bretagne et la Normandie est désormais fixée indépendamment de la localisation d'un cours d'eau - et précisément à 4 km à l’ouest, au pied du massif de Saint-Broladre.
Il n'est donc plus possible pour le Mont de changer de région administrative, ni de département.
Il faut noter que l'hypothèse d'une divagation importante du Couesnon est parfaitement cohérente et vraisemblable, tant les lits des cours d'eau pouvaient varier, en l'absence de toute canalisation - et parfois de plusieurs dizaines de kilomètres.
Le fait que l’embouchure du Couesnon se trouvait à 6 km du rocher au XVIIIe siècle n'apporte aucune information sur sa position au fil des siècles précédents - la topographie rend même inévitable qu'il ait bougé régulièrement.
En revanche, aucun texte n'atteste qu'il ait basculé d'un côté du mont Saint-Michel à l'autre.
Le mont Saint-Michel sur une carte au XVIIIe siècle. La baieArticle détaillé : Baie du mont Saint-Michel.Le mont Saint-Michel (l’îlot ou l’abbaye) a donné à son tour son nom à la baie du mont Saint-Michel, elle aussi classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le Mont en 1900. Le Mont en 2004.La baie du Mont-Saint-Michel est le théâtre des plus grandes marées d’Europe continentale, jusqu’à 15 mètres de différence entre basse et haute mer. La mer rejoint ensuite les côtes « à la vitesse d’un cheval au galop », comme le dit l’adage.
Territoire communal et communes limitrophesHormis le rocher, le territoire communal comprend deux parties terrestres disjointes, limitrophes des communes de Beauvoir et d'Ardevon (commune associée à Pontorson).
La partie la plus importante, à l'ouest du Couesnon, est constituée des hameaux de Belmontet, Saincey et Camus, et des polders Molinié et Tesnières. L'ouest du lieu-dit la Caserne, zone hôtelière que l'on traverse pour accéder au rocher, constitue la deuxième enclave terrestre.
Les Fraternités monastiques de JérusalemDepuis 2001, des frères et des sœurs des Fraternités monastiques de Jérusalem, venues de l’église Saint-Gervais de Paris, assurent une présence religieuse toute l'année.
Ils remplacent les moines bénédictins, qui peu à peu désertèrent le Mont après 1979.
Ainsi, chaque jour, la communauté se retrouve pour les offices dans l’abbatiale (ou dans la crypte Notre-Dame des Trente Cierges en hiver), rendant ainsi à l’édifice sa destination originelle, pour prier et chanter la gloire de Dieu.
Cela permet d'attirer des visiteurs et pèlerins qui, nombreux, viennent assister aux diverses célébrations.
Récemment, la restauration d'une maison du Mont, le « Logis Saint-Abraham », a été entreprise par la communauté.
Elle permettra dans quelques années à de nombreux pèlerins de venir passer quelques jours pour prier.
Le Festival 13 siècles entre ciel et merLors de l'élaboration des festivités du 13e centenaire de la fondation du mont, le diocèse de Coutances et d'Avranches et l'association Robert de Torigni décidèrent, entre autres, de créer un festival d'Art Chrétien pour "sensibiliser le visiteur au côté spirituel du Mont-Saint-Michel". Celui-ci aurait lieu en juillet 2008 et concorderait avec les Journées mondiales de la jeunesse 2008 de Sydney.
C'est ainsi, que durant ce mois de juillet, avec l'aide des Fraternitées Monastiques de Jérusalem du Mont-Saint-Michel, deux semaines de festival battirent leur plein, composé d'une semaine de concerts et d'animations variées (Classique, Gospel,...) et une autre d'exposition (Calligraphistes, Relieurs, Dessinateurs,...)
De plus, des célébrations, veillées et autres festivitées eurent lieu, en relation avec les JMJ de Sydney.
Après ce festival, il fut décidé de perpétuer le festival, chaque été, pendant une semaine.
HistoireLe mont Saint-Michel sur une carte de 1758.L’histoire ancienne de la commune étant peu dissociable de l’histoire de l’abbaye elle-même, nous renvoyons à l’article consacré à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, y compris pour les périodes gauloise et romaine.
Article détaillé : abbaye du Mont-Saint-Michel.
Le temps des pèlerinagesLe village, implanté sur le mont en 709, s’est développé à l’ombre de son abbaye médiévale.
Au nord de l’église Saint-Pierre, le bâtiment double appelé La Merveille est un chef-d’œuvre de l’architecture gothique.
Il est construit sur trois niveaux à flanc de rocher.
L’économie du Mont a donc été tributaire, pendant douze siècles, des nombreux pèlerinages à Saint Michel, notamment jusqu’à la Révolution française.
On venait de toute l’Europe du Nord en pèlerinage à l’abbaye : depuis l’Angleterre, la France du nord et de l’ouest, etc.
Un réseau de routes montoises a été récemment étudié et remis en valeur, notamment à cause de l’attrait touristique important que représente le site et sa baie.
Le temps du tourismeDéjà depuis le XIXe siècle, les auteurs et peintres romantiques venaient au mont, pour son charme unique et ses qualités pittoresques, tels Guy de Maupassant.
À la fin du siècle, plusieurs hôtels sont établis au Mont.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la mutation du site en un lieu de visite de rang mondial a fait de la petite commune normande l’une des premières destinations touristiques de France.
On compte aujourd’hui trois millions de visiteurs annuels, dont un tiers seulement monte jusqu’à l’abbaye.
Le temps moyen de visite est de deux à trois heures et il y a jusqu’à 20 000 visiteurs par jour en période estivale.
Monuments et lieux touristiquesArticle détaillé : Liste des monuments historiques du Mont-Saint-Michel.61 immeubles de la commune sont protégés au titre des monuments historiques, par plusieurs campagnes de protection, réalisées notamment en 1928 et 1934.
ÉconomieLe Mont Saint-Michel appartient à trois grandes familles, qui se partagent les commerces de la commune, et se succèdent à l’administration de la ville.
Le tourisme est en effet la principale et quasi-unique, source de revenus de la commune.
On compte en effet 300 commerces pour 3 millions de touristes, alors que la commune compte une quarantaine de résidents, une cinquantaine de commerçants et une centaine d’électeurs.
Si l’abbaye, les remparts et certains immeubles (dont le bâtiment dit "Les Fanils") sont propriétés de l’État (administrateur : Jean-Marc Bouré), gérés par le Centre des monuments nationaux, Éric Vannier, actuel maire et propriétaire du groupe de la Mère Poulard (détenant la moitié des restaurants, commerces et hôtels de la commune, ainsi que des musées), Jean-Yves Vételé à la tête de la Sodetour (deux hôtels, dont le Mercure La Caserne) et Patrick Gaulois, ancien édile, se partagent les principaux établissements de la commune.
Le Mont-Saint-Michel est dénommé « commune touristique » depuis août 2009.
HéraldiqueLes armes de la commune du Mont-Saint-Michel se blasonnent ainsi :
D'azur aux deux fasces ondées cousues de sinople et aux deux saumons d'argent posés en barre l'un sur l'autre, celui du chef contourné, brochant sur le tout.
* Il y a là non respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (sinople sur azur).
Ce blason serait une simplification d'une forme plus ancienne (à droite), plus compliquée, mais ayant l'avantage de n'être pas à l'enquerre !
Le blason de l'Abbaye du Mont-Saint-Michel (de sable à 10 coquilles d'argent et chef de France) est souvent abusivement attribué à la commune.
Personnages célèbres- Robert de Thorigny, célèbre abbé du mont ;
Guillaume de Saint Pair, moine de l’abbaye auteur du Roman du Mont-Saint-Michel ;
Le duc de Chartres (futur Louis-Philippe Ier), venu démolir la « cage de fer » ;
Mathurin Bruneau, sabotier, escroc et faux Louis XVII, prisonnier au mont en 1821-1822 ;
Louis Auguste Blanqui, prisonnier politique au mont ;
Armand Barbès, prisonnier politique au mont ;
Monseigneur Bravard, restaurateur de l’abbaye ;
la Mère Poulard, restauratrice (voir ci-dessous).
Émile Couillard, écrivain, historien du Mont et abbé du Mont-Saint-Michel ;
Gastronomie localeLe mont Saint-Michel se situe à l’embouchure du Couesnon.
Côté terre, des aménagements de digues déjà anciens ont permis jusqu’à aujourd’hui de gagner sur la mer des terrains consacrés à l’agriculture et à l’élevage (dont celui des ovins, qualifiés de moutons de pré-salé).
Le mouton ou l’agneau de pré-salé est ainsi une spécialité locale, à déguster de préférence grillé au feu de bois.
Une grande activité médiatique, à laquelle a participé de facto le dessinateur Christophe avec sa famille Fenouillard entoure la préparation de l’omelette de la mère Poulard (du nom du restaurant situé dans le village et réputé pour cette spécialité).
Celle-ci est faite d’œufs et de crème fraîche, abondamment battus en neige dans une bassine de cuivre avec un long fouet sur un rythme spécial que peuvent entendre les passants avant d’être cuite dans une poêle de cuivre sur un feu de bois.
Références culturelles au Mont-Saint-MichelDans la peintureLa Fête de l'Archange, Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Chantilly, ms.65, f.195
Dès le Moyen Âge, le Mont-Saint-Michel fait l'objet de représentation, particulièrement dans des manuscrits enluminés.
La représentation la plus célèbre se trouve sans doute dans les Très Riches Heures du duc de Berry, illustrant la fête de l'archange dans le livre d'heures.
La miniature est attribuée à l'un des frères de Limbourg, qui l'a peinte entre 1411 et 1416.
Mais on retrouve le mont représenté dans au moins sept autres livres d'heures du XVe siècle.
C'estle cas notamment dans Les Très Belles Heures du duc de Berry ou heures de Bruxelles, dans une scène de fuite en Égypte (vers 1400), dans les Heures du Maréchal Boucicaut (musée Jacquemart André) au folio 11v (vers 1405), dans le Livre d'heures Sobieski conservé au château de Windsor, (f.204v) attribué au Maître de Bedford, le Livre d'heures à l'usage de Nantes conservé à la Bodleian Library (1450-1455).
On va découvrir l'abbatiale et après la merveilleUne extraordinaire constructionL'église abbatiale du Mont Saint Michel est des pus intéressantes à étudier, car elle démontre la grandeur et la hardiesse de l'oeuvre de Hildebert.
Au lieu de saper la crête de la montagne, et surtout pour ne rien enlever à la majesté du piedestal, il forma un vaste plateau dont le centre affleure l'extrémité du rocher, dont les côtés reposent sur des murs et des piles, reliés par des voûtes, et forment un soubassement d'une solidité parfaite.
Sous les transepts, les chapelles basses et les cryptes n'ont donc pas été creusées dans le roc comme on pourrait le penser, mais ménagées dans l'espace existant entre la déclivité de la montagne et le plateau construit par Hildebert.
L'église du Mont Saint Michel, commencée en 1020, fut achevée vers 1135 par Bernard du Bec, treizième abbé du Mont.
L'abbatiale avait alors la forme d'une croix latine, figurée par la Nef composée de sept travées, par les deux Transepts et enfin par le Choeur.
Il subsiste quatre travées, les piliers triomphaux qui supportaient le clocher roman, les deux transepts, les deux chapelles semi-circulaires pratiquées dans les faces est des transepts, et enfin les amorces du Choeur ruiné en 1421.
La Nef de l'abbatiale du Mont Saint MichelLa Nef de l'église se composait à l'origine de sept travées, dont les trois premières ont été détruites en 1776.
Après sa mutilation, la Nef fut fermée vers 1780 par une façade construite selon la mode du temps.
Le portail ancien était précédé d'un parvis, établi sur les substructions romanes soutenues par de puissants contreforts.
Le vaisseau antérieur est formé de trois parties, c'est à dire d'une grande nef et de deux collatéraux, relativement étroits. Ainsi que dans la plupart des églises construites au commencement du XIe siècle en Normandie, la nef centrale était couverte par une charpente apparente qui a disparue lors d'un incendie en 1834.
Les bas-côtés seuls étaient voûtés par des arcs doubleaux, latéraux et transversaux, dont les intervalles sont remplis par des voûtes d'arêtes.
Les colonnes, placées du côté de la grande nef, s'élèvent jusqu'à la corniche supérieure et, couronnées de chapiteaux, supportaient autrefois les fermes de la charpente apparente.
A l'intersection de la Nef et des Transepts s'élèvent les piliers triomphaux construits en 1058 par Radulphe de Beaumont, lesquels soutenaient le clocher, réédifié plusieurs fois depuis les premières années du XIIe siècle, complètement détruit à la fin du XVIe siècle et remplacé en 1602 par un massif pavillon carré.
De ces quatre piliers, deux sont restés à peu près droit, mais les deux qui joignent le Choeur ont beaucoup souffert de l'écroulement de 1421.
Le ChoeurLe Choeur roman a complètement disparu après l'écroulement de 1421. Le Choeur actuel fut construit de 1450 à 1521.
Bien qu'il soit bâti tout en granit, il est très délicatement ouvragé et présente un bel exemple de l'architecture ogivale.
Il se compose d'une nef centrale, terminée à l'est par une abside à pans coupés, enveloppée d'un bas-côté autour duquel s'étendent et rayonnent les chapelles latérales et absidales.
Les chapelles du côté nord sont plus étroites que celles du côté sud et de formes différentes.
Cette dissemblance voulue par l'architecte s'explique par la proximité des bâtiments annexes de la Merveille, lesquels auraient été entamés par le collatéral nord si cette partie de l'église avant été absolument semblable à celle du sud.
Le Choeur est une oeuvre remarquable, la conception en est grande et son exécution un véritable chef-d'oeuvre du genre.
La précision et la régularité des détails du plan démontrent qu'une science et une habileté consommées ont présidé aux opérations géométriques de sa plantation.
Et la perfection de la taille du granit, la netteté des moulures, des sculptures les plus fines et les plus compliquées indiquent que les plus grands soins ont été apportés à leur difficile exécution.
La MerveilleLe bâtiment de la Merveille, situé juste au nord de l’église abbatiale, intègre cloître, réfectoire, salle de travail et aumônerie dans un parfait exemple d’intégration fonctionnelle.
L’ensemble est constitué de deux corps de bâtiments de trois étages appuyés sur la pente du rocher.
Au rez-de-chaussée, le cellier sert de contrebutement.
Puis chaque étage comporte une salle particulière de plus en plus légère au fur et à mesure que l’on accède au sommet, de puissants contreforts situés à l’extérieur permettant de soutenir le tout.
Les contraintes topographiques ont donc joué un grand rôle dans la construction de la Merveille du Mont Saint Michel.
L'AumonerieL'Aumonerie du Mont Saint Michel est composée de deux nefs. Les voûtes d'arêtes, de forme ogivale, reposent sur une épine de fortes colonnes dont la base et le chapiteau sont carrés.
Elle est éclairée par huit fenêtres à voussures profondes, percées entre les contreforts.
Le CellierLe Cellier est formé de trois nefs dont les voûtes d'arêtes, ogivales et très aiguës dans les deux nefs latérales, reposent sur des piles carrées supportant les colonnes de la Salle des Chevaliers, au dessus.
Vers l'ouest, une grande porte s'ouvre sur les terrasses et jardins en contrebas.
A droite de la porte, un escalier pratiqué dans l'épaisseur du mur conduit à la Salle des Chevaliers.
La Salle des ChevaliersLa Salle des Chevaliers du Mont Saint Michel fut bâtie entre 1215 et 1220.
Elle ne prit ce nom de Salle des Chevaliers qu'après l'institution de l'Ordre de Saint-Michel, fondé par Louis XI en 1469.
Selon l'architecte Viollet-le-Duc, cette salle n'avait pas à l'origine une mission aussi noble, mais n'était probablement au XIIIe siècle que le dortoir de la garnison.
La Salle des Chevaliers est formée de quatre nefs d'inégales largeurs, les deux premières rangées de colonnes reposant sur les piles du Cellier, la troisième sur le rocher.
Les voûtes ornées à leur point de rencontre d'une clé sculptée, retombent sur des colonnes à bases octogonales très finement taillées.
Le RéfectoireLe Réfectoire, achevé vers 1215, est sans doute la plus belle salle de la Merveille.
Il se compose d'une double nef dont les voûtes formées par des arcs-doubleaux, des arcs-ogives ornés à leur jonction d'une rosette sculptée, retombent sur une épine de colonnes fondées sur celles de l'Aumonerie.
Le Réfectoire est éclairé par neuf grandes fenêtres qui s'élèvent sur toute la hauteur du vaisseau et sont divisées par un meneau supportant un linteau intermédiaire.
Elles sont munies d'un banc en pierre à leurs bases.
Le DortoirLe Dortoir est une vaste salle élevée au dessus du Réfectoire, et dont il a les dimensions générales.
Il est éclairé, au nord et au sud par de petites fenêtres longues et étroites, en forme de meurtrières.
Elles sont ébrasées à l'extérieur et leurs couronnements semblent être, par leur forme particulière, en nids d'abeille.
Le cloîtreD'après les écrits de l'éminent architecte Viollet-le-Duc " Le Cloître de l'Abbaye du Mont Saint-Michel en mer est l'un des plus curieux et des plus complets parmi ceux que nous possédons en Fance...
Les profils de l'ornementation rappellent la véritable architecture normande du XIIe siècle..."
Le superbe Cloître de l'abbaye du Mont Saint Michel, commencé par Thomas des Chambres, fut achevé par Raoul de Villedieu, en 1228.
Sa forme générale est celle d'un quadrilatère irrégulier, composé de quatre galeries qui entourent le Préau découvert, ou Aire du Cloître.
Le Cloître s'orne de colonnes de granit rose, et trois arches sont étonnamment ouvertes sur la mer et le vide.
Ces trois ouvertures devaient constituer l'entrée de la salle capitulaire qui ne fut jamais construite.
Dans les galeries, les écoinçons entre les archivoltes présentent de belles rosaces sculptées en creux, des figures, l'agneau surmonté d'un dais ; puis, au dessus des arcs, une frise d'enroulements ou de petites rosaces très élégantes.
Dans la galerie sud du Cloître du Mont Saint Michel, le lavatorium permettait aux moines de faire leurs ablutions obligatoires et d'accomplir, mutuellement, les cérémonies du lavement des pieds qui, selon la règle bénédictine, devait s'accomplir le jeudi de chaque semaine.
Le cloître abrite un jardin médiéval recréé en 1966 par frère Bruno de Senneville, moine bénédictin féru de botanique.
Il est centré par un motif de buis rectangulaire bordé de treize rosiers de Damas.
Les carrés de plantes médicinales, d'herbes aromatiques et de fleurs symbolisent les besoins quotidiens des moines au moyen-âge.
Les angles sont marqués par des cinéraires maritimes.