Epaules-Nues et Torse-Nu : La déclaration (2)

Torse-Nu et Epaules-Nues se retournent, et aperçoivent un gros ours, coiffé d’une casquette de fonction, assis derrière ce qui ressemble beaucoup à un bureau de douane.

L’ours : Alors, M’sieurs-Dames, on va pas y passer le réveillon. Avez-vous quelque chose à déclarer ?

Epaules-Nues : Tiens, ça, c’est new ! Un nounours, à un poste de frontière, qui nous demande si on n’a rien à déclarer.

Torse-Nu : On va lui répondre poliment, à ce brave fonctionnaire ! Non, on n’a rien à déclarer, Monsieur le Plantigrade !

Epaules-Nues : Ni appareil photo, ni cigarettes, ni sucettes à l’anis… Et même pas de marijuana, contrairement à ce qu’on pourrait croire.

L’ours : Dites donc, vous vous fichez de moi ?!

L’ours douanier a pris un ton nettement plus agressif.

L’ours : La déclaration est obligatoire !!! Déclarez-moi que vous aimez visiter les monuments historiques, que vous êtes contre la radioactivité sur ondes courtes, que votre famille vous casse les pieds… Mais déclarez !!!

Epaules-Nues : Ah, c’est ce genre de déclaration que vous attendez. Oui, on aurait sûrement des tas de trucs à vous déclarer.

L’ours : Dépêchez-vous ! Je suis sans concession, je veux une déclaration en bonne et due forme. Je ne fais pas mon boulot d’ours douanier en dilettante, moi !

Torse-Nu : Qu’est-ce qu’on pourrait bien déclarer ? T’as remarqué, ma salamandre, c’est toujours dans ces moments-là qu’on se retrouve tout con, à pas savoir quoi dire…

Epaules-Nues : C’est comme quand on doit raconter une histoire drôle, alors qu’on en connaît des flopées…

L’ours s’énerve…

L’ours : Alors, ça vient, ou je dois vous inculper de refus de déclaration ?!

L’ours douanier se lève et fronce le museau, qu’il tient à présent à deux centimètres du frais minois de la belle Epaules-Nues.

Epaules-Nues : Je déclare que… vous avez une mauvaise haleine qui sent le café trop fort.

Et aussitôt, Epaules-Nues se rend compte que ce n’est peut-être pas la meilleure déclaration qu’elle eût pu faire.

(A suivre...)

Tous les douaniers sont effrayants. Grand merci, chère Lydia.

Woody a écrit:

Tous les douaniers sont effrayants. Grand merci, chère Lydia.