Seconde Guerre mondiale
Un char devant la Place Litrée
Dès le lendemain du débarquement allié du 6 juin
1944, sur les côtes de la Manche et du Calvados, Avranches connaît le sort de dizaines de villes normandes.
De violents bombardements, ayant pour but de couper la route aux
renforts allemands, plongent la ville dans le chaos.
Des tracts alliés ont été lâchés au-dessus de la région d’Avranches quelques jours avant le 6 juin, invitant les habitants « à s’éloigner pendant quelques jours » et à « se disperser dans la campagne, autant que possible », mais sans véritablement convaincre la population.
Le mercredi 7 juin, vers 14 heures 30, une escadrille de six
bombardiers alliés déverse sur Avranches son funeste chargement ; dans l’espace d’une heure trois vagues meurtrières anéantissent plusieurs secteurs de la ville : la gare, la rue Louis Millet, la rue d’Orléans, la vieille ville, la rue des Fontaines Couvertes et la rue constitution et la rue pot d’étain , la rue des trois rois et d’autres encore sont frappées de plein fouet.
Le porche du tribunal de grande instance dans la vieille ville
Les principaux secteurs de la ville touchés par les bombardements et qui feront l’objet d’une reconstruction totale sont les suivants : le carrefour des rues Chevrel et d’Office et plus particulièrement la rue neuve d’Office (actuelle rue de la Belle Andrine,) ainsi que la totalité de la rue Chevrel ; le côteau d’Olbiche entre le Jardin des Plantes, la place Carnot et la rue Sauguière (actuelle rue Général de Gaulle) ; l’extrémité nord de la rue de la Constitution et plus particulièrement sa rive orientale avec tout l’îlot délimité par la rues des Fontaines Couvertes et la rue du Pot d’étain, mais aussi celui inscrit entre les rues du Docteur Gilbert et Saint-Symphorien.
La rue de la constitution
Hotel du Pracontal , rue Louis Millet
la place du Collège (actuelle place Georges Scelle) fut, elle aussi, durement frappée en août 1944.
La cathédrale de notre dame des champs avec le collège Challemel Lacour
Dans la soirée, les toitures de l’église Notre-Dame-des-Champs sont atteintes par l’incendie des maisons de la rue du jardin des plantes, ainsi que le bâtiment de l’actuel Greta et passerelle et le collège Challemel Lacour furent détruite, ainsi l’ancien couvent des capucins, (l’actuel théâtre).
L’ancien couvent des capucins
Enfin, l’autre secteur très violemment atteint est celui situé aux carrefours de la rue de la Constitution, des boulevards du Sud (actuel boulevard Foch) et de l’Est (actuel boulevard Amiral Gauchet) et des route de Pontorson (actuelle rue Général Patton), de Saint-Quentin (actuelle rue de la 4ème D.B. Américaine) et de Saint-Hilaire (actuelle rue de la Division Leclerc).
D’autres secteurs, moins étendus, furent également atteints comme le nord de la place Daniel Huet, dans la Vieille ville, la rue Pendante, les rues Ormond et Morin situées au sud-est de la basilique Saint-Gervais, avec notamment la destruction de l’ancien Carmel, et la rue Saint-Gervais à hauteur du Presbytère et de l’hôtel de la Caisse d’Épargne.
La caisse d’Epargne Rue st Gervais
Des incendies ravagent la ville en divers points et les pompiers, mal équipés, sont impuissants face à l’ampleur des destructions ; les bombes ont éventré les conduites d’eau et très vite les pompes sont inopérantes.
Malgré les renforts des pompiers de Ducey et Sartilly, arrivés vers 22 heures, qui parviennent à acheminer l’eau de la citerne des Halles jusqu’à la place Littré, les flammes se propagent d’immeuble en immeuble, inexorablement.
Immédiatement après les premiers impacts, les secours se sont
organisés pour tenter de soigner les blessés.
Mais déjà, en fin de journée, on compte plus de 80 victimes civiles.
De nouveaux bombardements de produisent les jours suivants
augmentant encore un bilan qui ne cessera de s’alourdir jusqu’à la libération d’Avranches à la fin du mois de juillet.
Les corps des victimes furent exposés dans la salle des pas perdus au tribunal de grande instance qui fut transformé en chapelle ardente.
La ville fut détruite à 50%.
Fin juillet, le général Bradley lança l’opération « Cobra » qu’il confia à l’IIIème armée de Patton.
Cette offensive permit à la puissante machine de guerre américaine de déferler vers le sud et de réaliser la « Percée d’Avranches ».
Le 30 juillet, d’importants tirs d’obus touchèrent la ville, déjà très endommagée.
Le bourg de Ponts paya cher l’arrivée des Américains dont les projectiles détruisirent la nef de l’église et le pont jusqu’alors préservé.
À 20 heures 30, les premiers GI’s apparaissaient à Avranches, au carrefour des Mares.
Le lundi 31 juillet, à 16 heures, la première colonne blindée américaine traversa Avranches, enfin libérée.
La ville demeura, malgré tout, dans la tourmente durant tout le début du mois d’août 1944.
Après la percée de Patton, l’état-major allemand réalisa un peu tard qu’un important verrou de sa défense venait d’être enfoncé et lança une contre-attaque depuis Mortain.
La nuit, l’aviation allemande se livra au bombardement, quelque peu aléatoire, des positions américaines afin de permettre aux unités de Panzer de reprendre Avranches, en vain.
Les habitants furent une fois encore très éprouvés par ces ultimes combats.
Officiellement 115 victimes civiles sont à déplorer au cours de l’été 1944, à Avranches.
Le haut des Z
Mais il semble que le nombre exact de tués est plus important.
1500 immeubles sont endommagés dont 485 totalement détruits.
Localisation des principaux dommages
En 1949, André Lebarbanchon, professeur au collège d’Avranches, a réalisé un inventaire des impacts de bombes sur la ville en s’appuyant sur des documents de reconnaissance aérienne de l’aviation alliée, produits en 1944.
Cette enquête précieuse a permis de dénombrer environ 850 projectiles (principalement des bombes de 250 kg et une vingtaine de bombes de 1.120 kg).
Les destructions de cette zone ont donné naissance à la place Patton et à son îlot engazonné au milieu duquel fut érigé, en 1954, le monumental obélisque de granit à la gloire des libérateurs.
À l’écart du centre, dans les faubourgs de Ponts et du Pont-Gilbert, la proximité des deux ponts sur la Sée fut fatale aux constructions adjacentes.
La Percée d'Avranches.
Le 30 juillet , sous la menace de la prise prochaine de la ville , les artilleurs allemands sabotent les canons des batteries côtières de Granville .
A minuit, le central téléphonique d’Avranches signale l’approche des américains.
On peut à ce moment considèrer les troupes du 84è corps comme détruite dans leur immense majorité.
Cobra a réussi .
Dans le front de la 7è armée allemande s’ouvre une brêche profonde de plus de 60 km et large de 30 .
Sur 28000 allemands captures par la 1ère armée pendant le mois de juillet , 20000 le sont les six derniers jours pendant Cobra.
Cette réussite s’explique d’abord par la supériorité numérique des américains pour les troupes au sol.
Face à des divisions recomplétées , les allemands ne disposent que des troupes fatiguées , aux effectifs érodés par la guerre du bocage et au matériel insuffisant.
Outre cette explication évidente , le beau temps pendant Cobra a aussi sont importance , car il facilite le contact entre les tankistes et les chasseurs –bombardiers.
C’est en fait grâce à une technique proche de la Blizkrieg – coopération aviation –blindés , association étroite infanterie –blindés ,rapidité de la percée et de son exploitation que les américains percent.
Le 30 Juillet , la 6 è division blindée de Grow traverse Brehal et dépasse Granville sans s’arrêter.
Le soir même , Wood , fonçant toujours en pointe , s’empare d’Avranches.
Dès le lendemain , il réussit à prendre intact le pont de Pontaubault , sur la Sélune , voie de passage du plus haut intérêt stratégique vers la Bretagne.
En moins d’une semaine, les troupes de Bradley ont réalisé une percée de 60 kilomètres et fait 18 000 prisonniers.
La bataille vient brutalement de changer de visage.
La rupture est faite .
La guerre d’usure cède la place à la guerre de mouvement.
Le pont ferroviaire détruit
Le pont de Pontaubault détruit.
Des chars détruits , pendant la percée américaine d’Avranches.
Le pont de Pontaubault , primordial pour l’ouverture sur la Bretagne , est pris intact, car les allemands , dans la débâcle , ont laissé par inadvertance le pont non gardé .
Mais le groupe de combat qui a pris le pont doit le défendre pendant la nuit du 1er aout .
Le général Patton , commandant de la 3ème armée nouvellement engagée , fait passer sur ce pont sept devisions en trois jours.
La 6ème DB s’élance vers Rennes et la 4 ème DB vers Brest.
Ce sont les premiers éléments des 8è et 20 è corps américains qui vont libérer la Bretagne.
Les autres corps américains opérent un mouvement de ciseaux au sud des forces allemandes.
Ils doivent constituer le bas de l’étau qui doit enserrer les 7è et 5 è armées allemandes.
L'inauguration du monument en hommage aux soldats américain et au général Patton
La libération d’Avranches a eu lieu le 31 juillet 1944 avec la percée d’Avranches par les soldats du général Patton.
Donc pour remercier d’avoir libéré Avranches.
La ville a construit le monument Patton avec son char en exposition , le terrain où est posé le monument appartient aux américains , car ils a été achêter , mais le monument appartient à la ville.
Tous les ans depuis cette date , on fête l’évènement avec des représentants américains en hommage aux soldats et au général Patton.